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Nîmes (30), 8 rue de Verdun - rue Henri Revoil : rapport de fouille
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Edité par CCSD -
La fouille – 8 rue de Verdun / rue Henri Revoil – se situe en bordure ouest de l’actuel centre-ville nîmois, à 1 km au sud de la source de la Fontaine, qui constitue le cœur de l’occupation protohistorique. Sur une surface de 1200 m², des vestiges de l’âge du Fer, de l’Antiquité, du Moyen-Âge et des périodes Moderne et Contemporaine ont été mis au jour. La principale découverte de cette opération est un ensemble funéraire dont l’emprise s’étend au-delà des limites de la fouille. Daté entre la fin du VIe et le Ve s. av. n. è., il se compose de quatre sépultures à incinération, appartenant à quatre individus adultes liés à la sphère masculine. Les tombes se classent en deux catégories, les tombes à résidus et les tombes mixtes, à ossuaire et à résidus. Les deux dépôts mixtes se caractérisent par un ossuaire en céramique grise monochrome, une fibule en bronze et un couteau en fer. La nécropole de la rue de Verdun a également livré des structures d’entourage jusque là jamais documentées. Trois de ces tombes sont implantées dans un enclos de forme rectangulaire délimité par des murs en terre massive, parfois renforcés par une armature de bois. De petits espaces laissés entre les enclos dessinent des cheminements. L’ensemble funéraire se développe ainsi sur un axe nord-sud observé sur quarante mètres de longueur ce qui laisse supposer l’existence d’un chemin contemporain longeant les enclos à l’est. Entre la fin du IVe s. et la première moitié du IIIe s. av. n. è., les espaces jusqu’alors dédiés aux morts sont probablement dévolus à l’agriculture, comme le laissent supposer les vestiges d’un puits à balancier. Au cours de la seconde moitié du IIIe s. av. n. è. l’ensemble de la zone est planté de vignes. Elles seront remplacées par un verger dans le courant du Ier siècle de notre ère. Un chemin parallèle à la Via Domitia est aménagé à la fin du Ier siècle de notre ère. Il se superpose aux fosses de plantation d’arbre les plus à l’est. Cette portion de voirie se situe hors les murs, à une centaine de mètres des remparts de la ville antique et de l’une de ses portes, dite « Porte sud du Cadereau ». De rares structures en creux et une portion de voirie témoignent de la fréquentation des lieux au cours des XIIIe et XIVe siècles. Il faut associer à l’Époque moderne trois sépultures à inhumation dont la localisation, hors d’un cimetière consacré, amène à penser qu’il pourrait s’agir de tombes de protestants. Enfin, de nombreux murs constitués de moellons calcaires liés au mortier de chaux correspondent aux fondations de l’aile sud-est des égorgeoirs publics de Nîmes construits entre 1749 et 1753 et rasés en 1960.