0 avis
Bagnols-sur-Cèze (30), Rue André Penchenier : rapport de diagnostic
Archive ouverte
Edité par CCSD -
L’opération de diagnostic archéologique de la rue André Penchenier, sur la commune de Bagnols-sur-Cèze (Gard), a été réalisée préalablement à un projet de construction d’un ensemble résidentiel avec bureaux. Elle concerne la parcelle cadastrale BX161, d’une superficie totale de 10574 m2. Celle-ci est située au coeur d’un secteur d’interfluve du Gard rhodanien, au point le plus bas d’une dépression encaissée entre le plateau des Masses à l’ouest et le plateau de Berret à l’est, tous deux issus de formations gréseuses du Crétacé. Si de nombreuses occupations, du Néolithique à l’époque Moderne, sont répertoriées sur la commune de Bagnols, dans le centre historique, la plaine alluviale de la Cèze, ou encore sur les hauteurs, pour autant le secteur de la rue André Penchenier, n’est pas réputé en vestiges archéologiques. La raison tient principalement au fait que le quartier urbanisé dans les années 1960 n’avait jusqu’ici pas fait l’objet d’investigations systématiques. Dans les 14 tranchées de diagnostic, 46 unités stratigraphiques ont été distinguées dont 24 se rapportent à des faits. À l’exception d’un drain, il s’agit exclusivement de fosses, pour la plupart de plantation arboricole ou de vigne, dont la datation est lâche ou indéterminée. Ainsi, des réseaux de fosses oblongues ont été mis au jour dans quatre tranchées et deux trames au moins se distinguent. Les fosses arboricoles pourraient dessiner un verger d’époque médiévale ou moderne. Les éléments de datation sont constitués par 93 fr. de céramique, la plupart recueillis dans les horizons stratigraphiques. Les US mêlent des céramiques non tournées à des céramiques médiévales ou modernes et de rares fragments antiques, induisant un fort remaniement des horizons superficiels, lié sans doute à l’érosion et au colluvionnement. La parcelle BX161 révèle donc une exploitation du terroir marquée durant les périodes historiques. Il n’est pas exclu qu’une partie des réseaux de plantation de vigne puisse dater de la fin de l’âge du Fer. La proportion de céramique non tournée (plus de 50 %) évoque pour le moins, la présence sur les coteaux environnants, d’une occupation protohistorique (voire aussi néolithique) érodée par les dynamiques de pente.