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La crémation : bref panorama de la Révolution à aujourd'hui
Extrait de livre
Edité par [S.l.] : Presses universitaires du Septentrion - 2017
En français, deux mots, crémation et incinération, désignent la combustion des corps. Si incinération concurrença un temps crémation, ce dernier mot est désormais le seul usité.
Interdite depuis Charlemagne, la crémation fut envisagée comme un possible mode de sépulture sous la Révolution. Mais le décret du 23 prairial an XII sur les cimetières ne la mentionna pas. Durant plusieurs décennies, elle apparut à certains esprits comme une pratique funéraire noble et plus digne que l'inhumation, mais malheureusement impraticable.
A partir des années 1870, des républicains anticléricaux, notamment des médecins, luttèrent pour la reconnaissance légale de la crémation, ce qui se produisit grâce à un décret, en 1889. L'Eglise catholique, elle, condamna cette pratique en 1886 et 1892.
Cette condamnation ne fut certainement pas étrangère à l'hostilité dont la société française fit preuve envers la crémation durant pratiquement un siècle. En effet, il fallut attendre les années 1980 pour que le recours à la crémation commence à progresser.
Cette pratique atteignit un pourcentage important (environ 35 %) en 2014. Depuis 1963, l'Eglise catholique admet la crémation, dont les règles ont été précisées par une instruction anthropologique et spirituelle fondamentale. Elle doit aussi être analysée sous l'angle de l'écologie ; à l'origine, la crémation était présentée comme un moyen d'assurer la pureté des nappes phréatiques, mais elle est maintenant dénoncée comme un possible mode de pollution de l'atmosphère.
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