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Phénotypage des déficiences cinématiques associées au syndrome douloureux fémoro-patellaire : étude pilote transversale
Archive ouverte
Edité par CCSD -
International audience. Le syndrome douloureux fémoro-patellaire (SDFP) est une pathologie fréquente à fort taux de chronicité, il peut être uni ou bilatéral [1,2]. Le SDFP est une entité pathologique complexe associée à des déficiences biomécaniques statiques et dynamiques du genou. De nombreuses classifications ont été proposées pour distinguer les différentes formes de SDFP. Une classification clinique pragmatique distingue 3 phénotypes cliniques (PC) : PC1 : hypo ou hyper-mobilité de la patella ; PC2 : anomalie d’alignement extra-patellaire du membre inférieur ; PC3 : absence d’anomalie patellaire ou extra-patellaire détectable.L’objectif de cette étude était d’évaluer les déficiences cinématiques du genou spécifiquement associées à chacun des 3 phénotypes cliniques.MéthodeEtude pilote non randomisée. Les phénotypes cliniques ont été diagnostiqués par un médecin. Nous avons évalué la cinématique 3D fémoro-tibiale (flexion/extension, rotation axiale et valgus/varus) durant la marche, avec le dispositif optoélectronique KneeKG (EMOVI) (Fig.1). Nous avons comparé les paramètres cinématiques entre les groupes avec le test F de l’ANOVA, p<0,05.RésultatsNous avons inclus 22 participants avec un SDFP unilatéral [13 femmes (59,1%), 39 (13,8) ans, EVA max 27,0 (25,8), durée moyenne des symptômes de 7,0 (8,5) ans]. Deuxparticipants ont été classés en PC1, 14 en PC2 et 6 en PC3.Lors de la phase de mise en charge, les PC2 et PC3 étaient caractérisés par des amplitudes fémoro-tibiales en flexion [médiane (Q1-Q3)], [PC1: 11,8° (8,5-15,1) ; PC2: 3,3° (0,2-7,7) ; PC3 : 4,6° (2,1-7,3), (p=0,055)] et en rotation latérale [PC1: 8,7° (4,4-13,0) ; PC2: 3,0° (0,7-3,9) ; PC3: 4,8° (1,3-5,7) (p=0,045)] plus faibles que dans le PC1.DiscussionLes genoux classés dans les phénotypes PC2 et PC3 ont des amplitudes de flexion fémoro-tibiales inférieures à la normale. Ce déficit de flexion pourrait être une adaptation permettant de réduire les contraintes fémoro-patellaires.Les genoux classés dans les phénotypes PC1 ont des amplitudes de rotation du tibia (/ fémur) supérieures à la normale. L’augmentation de la rotation latérale du tibia est interprétée comme une déficience associée au SDFP. La rotation latérale du tibia induit une rotation et une translation latérales de la patella entrainant une augmentation des contraintes fémoro-patellaires.Jusqu’à présent aucune étude n’a associé ces marqueurs cinématiques avec un sous-groupe particulier de SDFP et avec la phase spécifique de mise en charge lors de la marche.Ces résultats préliminaires montrent l’intérêt d’approfondir l’analyse cinématique des personnes avec SDFP afin de mieux comprendre cette entité pathologique complexe pour parvenir à améliorer l’efficacité du traitement rééducatif.