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Phénotypage des déficiences cinématiques associées au syndrome douloureux fémoro-patellaire : étude pilote transversale
Archive ouverte
Edité par CCSD -
National audience. Introduction : Le syndrome douloureux fémoro-patellaire (SDFP) est une pathologie fréquente à fort taux de chronicité. Les présentations cliniques du SDFP sont nombreuses et variées rendant sa définition difficile et sa classification en sous catégories nécessaire. L’objectif de cette étude était d’évaluer s’il existait des déficiences cinématiques spécifiquement associées à 3 principaux phénotypes cliniques (PC) : PC1 : anomalie de position ou de mobilité la patella, PC2 : anomalie d’alignement (extra-patellaire) du membre-inférieur, PC3 : absence d’anomalie patellaire ou extra patellaire. Matériel et méthodes : Etude pilote, observationnelle, transversale. Nous avons utilisé le dispositif optoélectronique KneeKG (EMOVI) pour évaluer la cinématique 3D fémoro-tibiale pendant la marche sur tapis roulant. Un clinicien expert a classé les genoux dans les groupes constitués par les différents phénotypes. Les données cliniques suivantes ont été mesurées : alignement fémoro-tibiale, activité neuro-musculaire du quadriceps, force des muscles de la hanche et du genou et stabilité posturale unipodale statique et dynamique. Les groupes ont été comparés avec le test de Kruskal Wallis (p<0,05). Résultats : Nous avons inclus 45 participants (45 genoux) : 29 femmes (64,4%), 36,3 (13,7) ans, IMC : 22,3 (3,8) kg.m-2, durée moyenne des symptômes : 7,8 (9,6) ans, EVA max : 32,4 (26,9)/100. Quatre participants ont été classées dans le groupe PC1, 24 dans le PC2 et 9 dans le PC3 ; 6 ont été classés à la fois dans les PC1 et PC2 (constituant le PC4). L’augmentation du valgus du genou lors de la phase de chargement (0 à 20% du cycle de marche) présentait une différence significative entre les phénotypes [(PC1 : 0,3 (0,4)°, PC2 : 2,1 (1,9)°, PC3 : 0,5 (0,6)°, PC4: 2,1(2,0)°, (p=0,02)]. Aucune donnée clinique ne différait significativement entre les phénotypes. Discussion / conclusion : L’augmentation du valgus (en lien avec la détection d’anomalies d’alignement extra-patellaire du membre inférieur) est le seul paramètre cinématique permettant de différencier les phénotypes. La rareté des différences cinématiques ou cliniques entre les groupes pourrait révéler une difficulté à classer cliniquement les genoux en phénotypes, une diversité et une hétérogénéité mal appréhendées par une classification trop simple, et/ou un manque de puissance statistique. Ce travail souligne la difficulté pour définir avec précision les différentes catégories de SDFP. Cette étape est indispensable pour garantir une prise en charge rééducative optimale.