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Les directives anticipées à l’hôpital : l’affaire de tous ?
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Introduction: Éviter la mort s’inscrit en arrière-plan de la démarche de tous les soignants médecins et non médecins. Les lois Leonetti et Claeys-Leonetti relatives aux droits des malades et à la fin de vie ont permis la création des directives anticipées (DA). Si le médecin traitant a un rôle privilégié dans cette démarche, les personnels de santé hospitaliers devraient également y être sensibilisés.
Méthodes: Une étude descriptive a été menée au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph sur les connaissances des personnels hospitaliers concernant les DA. Cinquante soignants non médecins et 50 médecins dont 10 chefs de service ont été inclus dans l’étude. Trois juristes stagiaires ont réalisé les entretiens individuels semi-orientés, enregistrés et anonymisés. Le logiciel Nvivo a analysé la partie qualitative des résultats.
Résultats: Seul 10 % du personnel connaissaient le dispositif des DA. La majorité des soignants n’étaient pas favorables à informer l’intégralité des patients en consultation ou en hospitalisation. Pour 44 %, seuls les patients en fin de vie devraient en être informés en milieu hospitalier. Pour 76 % des personnes interrogées, l’interlocuteur privilégié pour sensibiliser à la rédaction des DA est le médecin traitant. À l’hôpital, l’infirmière a été proposée comme relais par 52 % du personnel, dans le cadre d’une démarche d’équipe. Enfin, 85 % du personnel souhaitaient une formation à cette démarche.
Conclusion: Le dispositif des DA reste mal connu à l’hôpital, 12 ans après la première loi Leonetti mais l’intérêt pour le sujet est manifeste. La majorité des soignants souhaitent une formation sur l’accompagnement des patients en fin de vie.
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2018.04.019
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