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Appel à une meilleure utilisation du midazolam en fin de vie : évaluation des pratiques professionnelles dans un service d’oncologie médicale
Article indépendant
Introduction: La sédation est parfois recherchée chez les patients cancéreux en fin de vie afin de limiter leur perception de symptômes réfractaires aux traitements. Dans ce cadre, le midazolam est recommandé. Sa prescription est encadrée par des recommandations de bonnes pratiques. L’objectif principal de ce travail était de décrire les modalités de prescription du midazolam afin de les confronter aux recommandations et de tendre vers une meilleure utilisation du midazolam, en particulier dans la sédation.
Méthodes: Nous avons rétrospectivement étudié les prescriptions de midazolam des patients décédés dans le service d’oncologie entre 2014 et 2015. Les taux de conformation aux recommandations étaient examinés.
Résultats: Au total, 99 dossiers ont été analysés. Cinquante-trois patients avaient reçu du midazolam : 64,4 % pour symptômes réfractaires, 22 % pour anxiolyse, 10,2 % pour détresse respiratoire asphyxique. Lorsqu’elles étaient notées, les indications et modalités de titration étaient conformes aux recommandations dans 100 % des cas. Dans le cas de sédation pour symptômes réfractaires, les taux de conformation aux recommandations étaient de 76 % pour l’information des familles, 63 % pour l’information du patient, 34 % pour la réalisation d’une titration et 5 % pour la collégialité de la décision d’introduction.
Conclusion: Si le manque de justification des prescriptions peut avoir entraîné une surestimation des sédations et une sous-estimation des titrations, les recommandations demeurent insuffisamment appliquées, notamment concernant la nécessité de collégialité de la décision de sédation. Une check-list est proposée pour optimiser les prescriptions. Notre travail souligne la nécessité d’une meilleure utilisation du midazolam en fin de vie.
http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2017.10.003
Voir la revue «Bulletin du Cancer, 104»
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