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Douleur chronique : une maladie du deuil ?
Article indépendant
La littérature scientifique souligne l'impact des événements de vie traumatiques et la confrontation aux situations de stress dans l'installation du syndrome de douleur chronique. La prévalence du syndrome de stress post-traumatique (Post-Traumatic Stress Disorder [PTSD]) chez les patients atteints de douleur chronique montre qu'il existe une relation bi-directionnelle et un entretien mutuel (mutual maintenance) entre ces deux entités. Si dans une proportion significative, des événements traumatiques et des chocs émotionnels sont repérables dans les antécédents du patient douloureux, nous souhaitons ici interroger d'un point de vue psychodynamique les liens entre la douleur chronique et un type d'événement singulier : l'épreuve du deuil. Nous proposons de nous interroger sur la vulnérabilité somatique induite par la perte et la façon dont la douleur va occuper l'espace corporel fragilisé pour s'y installer. De quelle façon le processus intrapsychique consécutif à l'expérience de la perte peut-il ne pas conduire à une élaboration du deuil mais se modifier en termes d'installation du syndrome douloureux chronique ? À partir de trois vignettes cliniques, les relations entre la chronicisation des douleurs, l'omission du travail de deuil et la pertinence clinique de la notion de crypte douloureuse seront examinées. La douleur chronique sera alors située comme l'indice de la persistance d'un lien à l'objet perdu qui n'a pas pu être élaboré dans un processus séparateur.
Voir la revue «DOULEURS : EVALUATION, DIAGNOSTIC, TRAITEMENT, 17»
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