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Evolution des critères médicaux de la mort
Extrait de livre
Edité par Archives Contem - 2022
Les critères du diagnostic de la mort ont évolué au cours de l'histoire de l'Homme. Cette évolution est allée de pair avec des changements de valeurs sociétales. Pendant longtemps, la mort survenait sur les lieux de vie du patient entouré de ses proches et des représentants religieux. Mourir à l'hôpital était un signe d'indigence et de solitude. L'arrêt de la respiration et de la circulation étaient les critères d'affirmation du décès. Pour autant, ce diagnostic était parfois incertain. La mort s'est progressivement médicalisée. L'essor des techniques de réanimation a fondamentalement bousculé les frontières de la mort, aboutissant à la notion de mort encéphalique. Cette évolution fait distinguer la mort de la personne et la mort biologique. On meurt de plus en plus mal à l'hôpital ou en institution, loin de tout ce qui était notre vie. Cette mort en milieu hospitalier renforce la sensation d'une toute puissance médicale sur le moment et les conditions de celle-ci. Le médecin doit déclarer non plus une réalité irréfutable, mais l'irréversibilité d'un processus qui peut être remis en cause par les techniques de réanimation. L'élargissement pour des raisons utilitaristes des critères de prélèvements d'organes à des patients en impasse thérapeutique, peut faire craindre la notion de mort sociale ouvrant la voie de l'euthanasie et au suicide assité.
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