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« Le train qui siffle ». Nostalgie et modernité dans la chanson country-western au Québec
Archive ouverte
Edité par Association Mélanie Seteun -
La chanson country-western, qui fait son apparition au Québec en 1942 avec les chansons de guerre de Roland Lebrun, a toujours exploité la nostalgie. Il s’agit d’un èthos fermement ancré dans ce répertoire et il est signalé, dans les enregistrements du country-western émergent des années 1940 et 1950, par plusieurs marqueurs sonores qui font notamment appel à un usage particulier du second mode de phonation et de la réverbération. Il s’agit alors d’une nostalgie typique de la modernité populaire, axée sur les souvenirs personnels et les récits individuels. Ce premier country-western s’inscrit par ailleurs dans la modernité de plusieurs manières, notamment par son succès médiatique. Cette modernité semble aujourd’hui complètement occultée et si la nostalgie demeure un élément clé de la chanson country-western, celle-ci est devenue une nostalgie plus traditionnelle et conservatrice, orientée vers une idéalisation du passé.. Since the first commercial recordings of Quebec’s country-western music in the early 1940’s, nostalgia has always been an important trope of the genre. In these recordings, nostalgia is signaled by very specific uses of falsetto and reverb, which are important signifiers in the genre’s expressivity. Early country-western music uses nostalgia as a mean to express individual feelings and tell personal stories, something that, along with an extensive use of the mass media by the singers—many of them being radio personalities—places the genre in the realm of popular modernity. This modernity, however, is overshadowed by a shift towards tradition and authenticity, which took place in the 1970’s and which is responsible for the somehow conservative image of québécois country-western music.