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L’obésité à long terme limite la prévention de la carcinogenèse mammaire par l’activité physique, approche expérimentale
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Edité par CCSD -
International audience. Introduction : Le cancer mammaire est une pathologie influencée par divers facteurs de risques et facteurs protecteurs tels que l’obésité et l’activité physique. Si la surproduction d’œstrogènes associée à l’excès de masse grasse favorise le développement du cancer du sein en période de postménopause, l’activité physique la limite en réduisant l’inflammation, le stress oxydant et en recrutant dans le microenvironnement tumoral des cellules de l’immunité antitumorale telles que les cellules NK et CD8+. L’objectif de cette étude est de mesurer l’impact de la durée d’imprégnation lipidique sur les effets préventifs de l’activité physique lors du développement tumoral mammaire.Matériel et méthodes : Des souris C57BL/6 âgées de 35 semaines, ont été ovariectomisées et soumises à un régime riche en lipides. Après 42 (imprégnation lipidique courte, ILC) ou 88 (IL longue, ILL) jours de régime, des cellules tumorales mammaires syngéniques EO771 ont été implantées dans la 4ème paire de glandes mammaires et la croissance tumorale a été suivie pendant 6 semaines. Tout au long du protocole, 4 groupes de souris ont été étudiés. En ILC, un groupe a été placé en environnement standard (ES) et un groupe en environnement enrichi (EE) afin de rompre la sédentarité en favorisant l’activité physique spontanée. En ILL, les 2 groupes ont été placés en EE et l’un des deux s’est vu imposé un exercice d’intensité modérée de course sur tapis roulant pour accroître le niveau d’activité physique total. Au sacrifice, les tissus et tumeurs ont été prélevés afin de caractériser divers paramètres tels que l’infiltrat immunitaire, le métabolisme lipidique et les échanges inter-organes via des approches en cytométrie en flux, biochimie et biologie moléculaire.Résultats : Dans nos conditions expérimentales, l’ILL favorise la croissance tumorale en comparaison à l’ILC. En effet, les tumeurs atteignent un volume de 2500 mm3 vs 1500 mm3. De plus, durant l’ILC, l’EE retarde la croissance tumorale par rapport à l’ES, montrant les effets bénéfiques de la rupture de la sédentarité. Cependant, au cours de l’ILL, bien que les 2 groupes de souris aient été placés en EE, l’évolution de la croissance tumorale est similaire à celle du groupe en ILC et ES, suggérant qu’une imprégnation lipidique au long court inhibe les bénéfices apportés par l’activité physique spontanée. De plus, l’activité physique accrue via l’exercice imposé ne limite pas l’évolution tumorale. En l’absence de variation d’activité physique totale en pré et post-implantation tumorale au sein de chaque groupe, il est intéressant de se focaliser sur les autres éléments de l’environnement des animaux ayant pu influencer la croissance tumorale. Ainsi, l’ingesta reste inchangé chez les souris en ILL alors qu’il décroît chez les souris en ILC après implantation tumorale. De fait, les souris des groupes en ILL perdent moins de poids que celles des groupes en ILC lors du développement tumoral. Au sacrifice, la masse totale des tissus adipeux est plus élevée chez les souris sous ILL alors que celle des muscles des pattes postérieures diminue.Conclusion : Une imprégnation lipidique longue favorise la croissance tumorale et limite les effets bénéfiques de la rupture de sédentarité par l’environnement enrichi et par l’activité physique imposée. La caractérisation de l’infiltrat immunitaire tumoral permettra d’évaluer si la durée de l’imprégnation lipidique régule différemment la balance immunitaire pro et anti-tumorale. L’exploration des muscles squelettiques, de leur métabolisme et des échanges inter-organes permettra d’entrevoir les mécanismes impliqués dans l’inhibition des effets bénéfiques de l’activité physique en situation d’obésité.
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