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Effets du traitement thermique des formules infantiles sur l’écosystème intestinal du raton
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Edité par CCSD -
International audience. Introduction : Les nombreux traitements thermiques appliqués aux formules infantiles (FI) impactent la structure des protéines en favorisant leur dénaturation/agrégation mais également leur glycation avec le lactose, modifiant ainsi potentiellement la digestibilité de ces nutriments tout en modulant leur impact sur la maturation intestinale. Récemment, un itinéraire technologique innovant basé sur la microfiltration membranaire, réduisant au minimum les traitements thermiques, a permis la production de FI sûres au niveau bactériologique et avec des protéines natives. L’objectif de cette étude est d’évaluer chez le raton les conséquences de l’ingestion de FI traitées thermiquement de manière classique (T+++) ou native (T-) sur la croissance, la maturation intestinale et la composition du microbiote. Matériel et méthodes : Des rates ont reçu un régime de croissance standard à partir de l’accouplement. A J0, le jour des naissances, les portées ont été standardisées à 8 petits ratons en priorisant les mâles qui sont les seuls à entrer dans la phase expérimentale. A J17, les groupes expérimentaux ont été formés (8 ratons par groupe), les ratons surnuméraires ont été euthanasiés et des échantillons ont été collectés. Les ratons ont reçu les différents régimes pendant 18 jours : soit le régime de croissance contrôle, (P20), soit un régime contenant 40% (m.s.) de FI T- ou T+++. La répartition de l’énergie en % pour les différents nutriments était la suivante : protéines 20, glucides 54 (amidon 56%, sucrose 9% et lactose 35%) et lipides 26. De J17 à J35, la prise de poids et la prise alimentaire ont été évaluées. A J35, la composition corporelle a été évaluée et des segments de la muqueuse intestinale, du côlon ainsi que le contenu du caecum ont été prélevés. Résultats : L’ingestion des régimes T- et T+++ comparativement au régime contrôle induit une prise de poids plus importante qui est liée à une prise alimentaire plus importante, une augmentation de la masse maigre, de la densité minérale osseuse sans modification de la masse grasse. Au niveau du côlon, les régimes T- ou T+++ n’ont pas d’effet significatif sur la perméabilité et la résistance transépithéliale, ce qui est cohérent avec l’absence de modulation de l’expression des gènes en relation avec la maturation intestinale, et la fonction barrière. L’activité des enzymes impliquées dans la digestion des sucres (sucrase-isomaltase et lactase) est réduite dans l’intestin grêle des ratons ayant consommé les FI en particulier pour ceux ayant ingérés la FI T+++. Dans le côlon l’activité de la lactase est augmentée pour les ratons ayant ingéré les FI comparativement au contrôle. La consommation du régime T+++ s’accompagne d’une augmentation du poids du contenu du caecum sans modification de sa teneur en eau. Nous observons également une augmentation du nombre de bactéries fermentaires primaires et secondaires et de certains groupes de bactéries hydrogénotrophes ubiquitaires, particulièrement dans le caecum des ratons qui ont consommé la FI T+++. Dans ce groupe les quantités de métabolites bactériens, comme les acides gras à chaine courte et l’ammonium, sont augmentées. Conclusion : Comparativement au régime contrôle, les FI native (T-) et traitée thermiquement (T+++) permettent de supporter la croissance des ratons sans perturbation avérée de la maturation intestinale. Cependant le régime T- induit moins de modification de l’écosystème intestinal que le régime T+++, suggérant que la FI T- induit un meilleur confort digestif durant cette période de la vie. Cela pourrait être lié aux différences de digestibilité des nutriments consécutivement aux traitements thermiques plus ou moins sévères. L’ingestion de régimes incluant plus de 40% des FI pourraient amplifier ces phénomènes.
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