ÎLE-de-FRANCE, ESSONNE, TIGERY. ZAC des Fossés Neufs – Rue du Parc des Vergers (Extension BMW). Villa gallo-romaine et hameau médiéval des "Fossés Neufs" (2nde moitié Ier s. av.-XIIe s. ap. J.-C.).

Archive ouverte

Desrayaud, Gilles | Alligri, Aurélia | Lefèvre, Annie | Goff, Céline Le | Lorquet, Philippe | Warmé, Nicolas

Edité par CCSD -

Repéré pour la première fois en sondage au début des années 1990, le site antique et médiéval des “Fossés Neufs” à Tigery (91) a été entièrement diagnostiqué entre 1993 et 2002 et a fait l’objet de deux campagnes de fouilles en 2001 et 2002.La villa gallo-romaine couvre une surface enclose d’environ 2,5 ha pour le Haut-Empire. La présence de mobilier des IVe et Ve s. ap. J.-C. indique une continuité d’occupation jusqu’à la fin de l’Empire. De la période mérovingienne jusqu'au XIIe siècle, l’habitat du Moyen Âge se développe sur une étendue d'au moins 2 ha.Le décapage de 2013, sur 3 484 m2, a permis l’étude d’une partie de la frange méridionale de la pars urbana antique et du secteur occidental du cœur du hameau médiéval. Le tiers sud est du site a été en partie détruit pendant les années 2000. Seule la partie centrale du hameau du Moyen Âge semble avoir été conservée, sous des remblais et aménagements paysagers.La présence de céramique laténienne et augustéenne, ainsi que d’un bâtiment de tradition gauloise, indique une fondation précoce de l’établissement antique, probablement pendant la seconde moitié du Ier s. av. J.-C.Pour le Haut-Empire, la ferme adopte un plan enclos bipartite sub-trapézoïdal ouest / est, avoisinant 80 m à 110 m de largeur pour environ 220 m de longueur. Le tiers occidental, contenant le bâtiment principal et plusieurs caves, correspond à la partie dite “résidentielle” (pars urbana). Les deux tiers orientaux, avec pavillons alignés sur les côtés, correspondent à la partie dite “agricole” (pars rustica).Au moins deux phases principales d’édification sont perceptibles. En effet, entre le milieu du Ier et le milieu du IIe s. ap. J.-C., les fossés d’enclos sont remblayés et remplacés par des murs discontinus de clôture, avec construction de nouvelles annexes sur fondations de pierres.Au centre du décapage de 2013, quatre bâtiments sur poteaux supposés possèdent des orientations ONO-ESE similaires aux fossés d’enclos, murs de clôture et annexes sur fondations de pierres gallo-romains, dont ils semblent reprendre en partie la localisation et les alignements. En cet endroit, les bâtiments médiévaux carolingiens à Moyen Âge classique présentent des orientations NO-SE clairement distincte. Ces éléments suggèrent l’appartenance de ce groupe d’édifice à une même phase d’occupation, se situant pendant l’intervalle IVe à VIIIe s. ap. J.-C., alors que les limites antiques étaient encore structurantes et avant que le hameau médiéval ne développe sa propre organisation.La partie occidentale de l’habitat médiéval semble être en partie structurée par un chemin ONO/ESE, marqué par la présence d’un fossé, fondé dès la fin de l’Empire romain ou pendant la première partie du haut Moyen Âge.Sur la fouille de 2013, seul un four a pu être attribué à la période mérovingienne.Au sud du chemin, sur les décapages de 2001 et 2013, cinq fours culinaires haut Moyen Âge indéterminé et quatre fours culinaires carolingiens se répartissent sur une bande d’une vingtaine de mètres de large et d’une centaine de mètres de long. Leurs relations avec les bâtiments sur poteaux médiévaux de périodes incertaines de ce secteur, bien que probables, n’ont pas pu être établies. Plusieurs fosses profondes et silos semblent également associés à ce noyau d’occupation.Pour le haut Moyen Âge, sur les fouilles et diagnostic de 2001 et 2002, il faut souligner la présence d’une probable nécropole au nord du hameau, de trois sépultures le long du chemin occidental et d’une inhumation a priori isolée au centre de l’habitat.Neuf bâtiments se situent pendant l’intervalle période carolingienne à médiévale classique. Aucun n’a cependant pu être daté avec certitude de la seconde partie du haut Moyen Âge.Dans la partie ouest du hameau, une quinzaine de fosses, sept silos, trois fonds de cabanes et quatre bâtiments sur poteaux ont livré du mobilier des XIe et XIIe s. ap. J.-C.En raison de la faible quantité d’éléments de datation, une vingtaine de bâtiments supposés sur poteaux, au moins un “fond de cabane” et deux fours culinaires n’ont pas pu être attribués à une période donnée au sein du Moyen Âge.Le développement et la chronologie interne du site médiéval demeurent donc difficiles à cerner.En 2013, la présence de la petite fosse ou trou de poteau 4365, qui a livré une quantité importante de résidus métallurgiques, indiquant la probable existence d’un “atelier de forge” à proximité, se doit d’être soulignée.

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