0 avis
Clustering of related workers in the honeybee colony (Apis mellifera L.): adaptive process or inevitable pattern?
Archive ouverte
Edité par CCSD ; Springer Verlag -
International audience. Individually labeled freshly emerged honeybee workers (Apis mellifera) from three unrelated source colonies were introduced into five host colonies. The location of the workers during their first eight days of life was monitored. Workers from the same source colony tended to be found more often in the same area of the comb than workers from a different source colony. Although kin recognition among workers cannot be ruled out as a possible mechanism for this pattern, the results can be more readily explained by phenomena related to self-organized pattern formation, individual behavioral threshold variability and genetically determined worker task specialization. . Regroupement d'ouvrières apparentées dans la colonie d'abeilles (Apis mellifera L.) : processus adaptatif ou structure inévitable ? Chez Apis mellifera la polyandrie de la reine conduit à la coexistence dans la colonie de nombreuses demi-fratries. La théorie de l'adéquation adaptative globale ("inclusive fitness ") prédit un potentiel conflictuel élevé entre les fratries qui favorise des mécanismes tels que la reconnaissance de parentèle et le népotisme. En même temps, la variabilité génétique combinée au polyéthisme lié à l'âge représente une base importante pour la division du travail et la spécialisation des abeilles dans la colonie. Dans le présent travail nous avons cherché dans quelle mesure la structure de la parenté a une influence sur la répartition spatiale des ouvrières. Pour ce faire nous avons marqué individuellement 100 ouvrières naissantes provenant de trois colonies mères non apparentées et de race différente (A. m. capensis, A. m. scutellata et leur hybride naturel) et les avons introduites dans huit colonies d'observations, cinq ayant une reine et les trois autres étant orphelines. Les ruches d'observation ont été constituées de cadres de couvain operculé couverts d'ouvrières. Sur les parois vitrées des ruches d'observation a été tracée une grille comportant 54 carrés (9 colonnes et 6 rangées). La position des ouvrières introduites a été notée six fois par jour et la répartition spatiale des groupes d'ouvrières obtenue (Fig. 1). Si des ouvrières sont observées dans le même carré, ceci est considéré comme une "réunion ". Dans toutes les ruches d'observations les réunions entre ouvrières sœurs ont été plus nombreuses (Figs. 2, 3). Dans six des huit colonies d'observation les ouvrières apparentées se sont réunies significativement plus souvent que les non apparentées (Tab. I). Ces observations concordent avec celles de Oldroyd et al. [CITE], qui rapportent l'existence de contacts plus nombreux entre ouvrières apparentées dans la communication dansée et interprètent cela comme un processus adaptatif. De nos données nous concluons qu'il ne s'agit pas obligatoirement lors de ces "réunions " d'un processus adaptatif de reconnaissance de parentèle. Les ouvrières ne présentent aucune activité particulière qui pourrait laisser conclure à un processus de reconnaissance. Les activités telles que le toilettage mutuel ou la trophallaxie n'ont été observées entre ouvrières marquées que dans 53 cas sur 25 192. Même si nous ne pouvons exclure un éventuel profit adaptatif pour les ouvrières, celui-ci semble improbable. Nos observations s'accordent plutôt avec le concept d'auto-organisation de la colonie d'abeilles. Des stimuli simples (comme la température ou la présence de la reine) peuvent également conduire à une répartition des abeilles dans la colonie qui ne soit pas due au hasard. Lorsqu'il existe pour des préférences concernant le milieu des valeurs-seuils différentes selon les fratries, on peut aboutir à l'émergence d'une structure semblable à celle que nous avons observée. Tant qu'il n'y a pas de preuve d'un mécanisme de reconnaissance de la parenté dans la colonie d'abeilles, l'émergence d'une structure autoorganisée nous semble une explication plus plausible que le regroupement d'ou-vrières apparentées.