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Trois ans après la loi Claeys–Leonetti : la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès en réanimation
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La loi Claeys–Leonetti a donné le droit à « une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès (SPCMD) ». Chaque situation de sa mise en œuvre soulève des questions éthiques, morales, mais aussi pratiques, techniques et organisationnelles. Comment s’approprier la SPCMD dans le contexte particulier de la réanimation ? Comment définir les contours de cette pratique sédative à visée palliative ? Quelles sont les modalités décisionnelles et pratiques de sa mise en œuvre ? La SPCMD se distingue des autres pratiques sédatives à visée palliative : elle consiste à rendre le patient inconscient sans communication possible ; son intention dès l’initiation est d’être poursuivie jusqu’au décès, l’inconscience provoquée est quant à elle l’objectif, et non pas l’effet indésirable. La SPCMD se distingue également de l’euthanasie : si la distinction peut parfois paraître complexe et ambiguë lorsqu’elle s’accompagne en réanimation de l’arrêt d’un traitement de maintien en vie, les intentions restent radicalement différentes. Si les modalités décisionnelles sont clairement précisées dans la loi, les étapes du processus décisionnel continuent de questionner les équipes de réanimation. Et les modalités d’application pratique sont moins claires, particulièrement dans le contexte de la réanimation. Si la loi actuelle est probablement insuffisamment connue et mise en œuvre, elle permet de soigner les patients en fin de vie, tout en respectant leur dignité.
http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2019.08.001
Voir la revue «Anesthésie et Réanimation, 6»
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