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Intensifier les lieux du travail : Des temporalités de la scène au plateau
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Historiquement ou plus métaphysiquement, l’unité spatiale et temporelle des modes d’organisation est aujourd’hui largement questionnée. La digitalisation, la pandémie, la crise climatique, un management plus décentré ou encore de multiples ruptures géopolitiques ont radicalement métamorphosé l’espace-temps du travail et son organisation. En s’inscrivant dans le vocabulaire et la logique du théâtre, cet essai propose de décrire à la fois un glissement et une tension générative entre la scène et la salle, puis la scène et le plateau. Si la scène est un lieu au sens le plus habituel, un emplacement bien défini et clos dans l’espace plus large du monde, le plateau est tout entier événements saisis dans la même durée et producteurs de lieux éphémères selon leur propre topologie. Plus que jamais décentrés, événementialisés et enjeux de profondeur, les lieux du management doivent aujourd’hui être intensifiés, démultipliés et mis en conversation. Gérés comme des plateaux, ils sont désormais abordés comme des expériences. Aux « spect-acteurs » managers de construire activement les co-présences ou les intensités pouvant placer leurs équipes dans des lieux communs souvent transitoires. Dans un contexte de généralisation du télétravail, ces intensifications des lieux sont plus que jamais nécessaires.. Historically or more metaphysically, the spatial and temporal unity of modes of organization is today widely questioned. Digitization, the pandemic, the climate crisis, a more decentralized management or even multiple geopolitical ruptures have radically transformed the space-time of work and its organization. By entering into the vocabulary and logic of theatre, this essay proposes to describe both a shift and a generative tension between the stage and the room, then the stage and the stage. If the stage is a place in the most usual sense, a well-defined and closed site in the larger space of the world, the set is entirely events captured in the same duration and producers of ephemeral places according to their own topology. More than ever decentered, event-driven and in-depth issues, the places of management must today be intensified, multiplied and put into conversation. Managed as stages, they are now approached as experiments. It is up to “spect-actors” managers to actively build co-presences or intensities that can place their teams in often transitory commonplaces. In a context of the generalization of teleworking, these intensifications of places are more necessary than ever.