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Système de surveillance intégré : le CIRMF, un acteur majeur
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International audience. Au cours des dernières décennies, la fréquence d’apparition de nouvelles maladies à l’interface entre humains, faune sauvage et animaux domestiques s’est accrue dans des proportions alarmantes. En effet, les épidémies de zoonoses sont en augmentation constante depuis le début des années 1980, et plus de 70 % des zoonoses proviennent de la faune sauvage. Depuis la réémergence du virus Ebola en Afrique centrale en 1995, et l’émergence des virus chikungunya et de la dengue au milieu des années 2000, l’unité des maladies virales émergentes du Centre interdisciplinaire de recherches médicales de Franceville (CIRMF), au Gabon, a développé une approche intégrée de surveillance des maladies zoonotiques fondée sur le concept Une seule santé, combinant diagnostic étiologique des syndromes cliniques chez l’humain et investigations systématiques des mortalités animales survenant dans la faune sauvage et domestique, afin d’améliorer la veille sanitaire et d’anticiper la riposte aux épidémies. Une telle stratégie globale fait participer les départements d’élevage, les organisations non gouvernementales impliquées dans la conservation de la faune, mais aussi les établissements sanitaires à tous les niveaux du système de santé, et les communautés locales, à l’exemple du système de surveillance intégré à base communautaire des zoonoses dans la filière de viandes sauvages. À cet effet, le CIRMF a installé une plateforme complète de diagnostic moléculaire et de caractérisation génomique qui a déjà permis d’identifier et de caractériser plusieurs agents pathogènes zoonotiques circulant dans nos régions (dont la souche du virus Ebola responsable de l’épidémie de 2014 en République démocratique du Congo), d’identifier des régions et comportements à risque et de comprendre les modalités de transmission de certains de ces agents pathogènes. Par ailleurs, une étude séro-épidémiologique de grande envergure, menée entre 2007 et 2010 sur 4 800 personnes réparties sur l’ensemble du territoire gabonais, a permis de cartographier précisément les zones à risque à l’égard de plusieurs virus zoonotiques. Enfin, des campagnes de sensibilisation contre le risque infectieux à l’interface faune-humain à l’endroit des populations vulnérables sont également menées avec le concours de partenaires internationaux.