Nîmes (30), 12 rue de Saint-Gilles, voies et vocation funéraire d’un quartier périurbain de Nîmes, de l’âge du Fer au haut Moyen Âge : rapport de fouille ; Vol. 1 : synthèses ; Vol. 2 : Catalogue des sépultures, Études spécialisées, Inventaires techniques, (170 p., 366 p.)

Archive ouverte

Bovagne, Marilyne | Grimaud, Julie | Chevillot, Pascale | Vincent, Ghislain | Anselmo, Marie | Barberan, Sébastien | Chardenon, Nathalie | Christol, Michel | Commandré, Isabelle | Forest, Vianney | Gafà, Raffaella | Gratuze, Bernard | Molliex, Claire | Pellé, Richard | Rochette, Marie | Séjalon, Pierre | Farge, Antoine | Lelièvre, Véronique

Edité par CCSD -

La fouille d’archéologie préventive du 12 rue de Saint-Gilles, sur la commune de Nîmes, est située hors-les-murs, à 200 mètres au sud de l’actuelle Porte de France. Elle a révélé les abords de la jonction entre l’axe majeur dit « voie de Saint-Gilles » qui reliait dès la Protohistoire l’oppidum de Nîmes et le comptoir lagunaire d’Espeyran, près de Saint-Gilles, et une voie secondaire arrivant depuis le sud-ouest. Par ailleurs plusieurs aménagements funéraires et vingt-neuf sépultures s’échelonnant sur près de dix siècles, ont permis de mettre en évidence la vocation funéraire pérenne de ce secteur de la ville, depuis le second âge du Fer jusqu’au haut Moyen Âge. Située à 1 km environ au sud du versant du Domaine des Garrigues, qui correspond au massif calcaire dominant l’agglomération nîmoise, la fouille prend place dans une zone interfluve entre deux principaux cadereaux, le Vistre de la Fontaine à l’est et le cadereau d’Alès à l’ouest. La question de la proximité d’un paléocadereau s’est posée sur la fouille, sa localisation étant susceptible de coïncider avec l’actuelle rue de Saint Gilles, comme cela a par ailleurs été avancée plus au sud dans la Plaine. Deux dépôts secondaires de crémation associés à un riche mobilier métallique et des céramiques, sont datés du IIIe-IIe s. av. n. è. Très proches l’un de l’autre, ils semblent isolés de tout autre témoignage funéraire contemporain. Dès avant leur installation, les voies existeraient sous forme de chemins creux. Les deux dépôts ont livré des assemblages de mobilier typiques de la sphère gauloise, pour la plupart connus dans le sud de la Gaule au second âge du Fer et à la période républicaine. L’une de ces sépultures est présumée être celle d’un enfant. Elle est remarquable par l’importante quantité d’objets déposés et le caractère exceptionnel de certains d’entre eux. La seconde sépulture, outre un ossuaire en amphore contenant une fibule en fer, renfermait une panoplie de guerrier associée à des dépôts en contenant céramique et des offrandes de faune. Le secteur demeure peu investi jusqu’au principat d’Auguste, hormis la présence des voies qui fonctionnent en chemins creux. Dans la première moitié du Ier s. de n. è., se met en place ce qui semble être un enclos funéraire, comprenant plusieurs subdivisions. Tout au nord de l’emprise, une subdivision possède un sol de terre qui reçoit une accumulation singulière de mobilier. Outre l’abondance de céramique, elle comprend des esquilles d’os humains brûlés, et une fibula, auxquelles s’ajoutent des fragments de fer, un probable jeton brûlé, des fragments de récipients en verre, des graines carbonisées et de nombreux restes fauniques. Des subdivisions supplémentaires, situées plus au sud et disposées selon la même orientation dessinent un à deux espaces quadrangulaires accolés au mur bordant la voie. Enfin, une large semelle de fondation installée parallèlement à la voie, occupe la partie sud. Elle pourrait correspondre à la base d’un autel funéraire ou d’un mausolée. Entre la fin du Ier s. et le premier quart du IIe s., aucun indice d’activité funéraire ou autre n’est mis en évidence. Ensuite, la tradition funéraire aux abords occidentaux de la voie secondaire est à nouveau tangible, à travers trois sépultures à inhumation, datées par le mobilier et le radiocarbone entre 125 et 225.La voie secondaire est abandonnée au plus tard au Ve s. : elle disparaît au profit de l’activité funéraire de cette période. Au total, vingt-quatre tombes sont attribuées à la fourchette chronologique comprise entre le ive et le VIIe s. Les limites de cette nécropole ne sont pas connues. Parmi ces sépultures, le plus notable est la présence d’éléments de parure ou d’accessoires vestimentaires caractéristiques de la sphère culturelle wisigothique. Après le VIIe s., le secteur semble abandonné durant toute la fin du Moyen Âge. Pour l’époque moderne, une structure a livré du mobilier céramique des XVIe-XVIIIe s. Un bâtiment au nord est identifié sur le cadastre de 1829. Celui érigé au sud-est de la parcelle est postérieur au cadastre napoléonien et a été démoli lors des travaux préalables à l’aménagement de 2014

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