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Approches archéogénomiques de sépultures collectives néolithiques en hypogée
Archive ouverte
Edité par CCSD -
International audience. La région des marais de Saint-Gond (Marne, France) comprend près de 150 hypogées, répartis sur moins de 40 km2. Parmi les rares sépultures collectives non vidées lors de fouilles anciennes figurent les hypogées I et II du Mont-Aimé. Des datations radiométriques ainsi que l’abondant mobilier témoignent d’une utilisation simultanée des deux tombes pendant près de 400 ans, centrée sur le milieu du IVe millénaire avant notre ère, qui coïncide avec le début du Néolithique Récent. Quels individus ont été sélectionnés pour faire partie de ces sépultures ? Quels étaient leurs origines géographiques, leurs liens de parenté, leurs phénotypes ? Pratiquaient-ils l’endogamie ? Observe-t-on des différences significatives entre les femmes et les hommes inhumés ? De quels agents infectieux ont-ils pu être victimes ? Pour contribuer à répondre à l’ensemble de ces questions, nous avons procédé au séquençage de l’ADN extrait de dents et d’os pétreux de plusieurs dizaines d’individus de ces deux hypogées, puis sélectionné ceux dont le niveau de préservation moléculaire était le plus favorable à un séquençage complet du génome. L’excellente préservation de certains échantillons, couplée aux techniques de séquençage les plus en pointe, nous a permis d’obtenir des génomes couverts à grande profondeur. Lorsqu’il était présent, le tartre dentaire a également été séquencé afin de caractériser le microbiome dentaire, dont l’impact sur la santé n’est plus à démontrer. Combinée aux analyses d’anthropologie physique, de paléopathologie, d’imagerie 3D, ainsi qu’à des datations au radiocarbone, cette étude illustre les apports des approches archéogénomiques à la compréhension des hommes et des sociétés du passé.