L’œil des griffes du chat : deux observations

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Bielefeld, Philip | Bidot, Samuel | Vinit, Julien | Muller, Géraldine | Lefebvre, P.-H. | Rouche, J. | Bron, Alain | Besancenot, Jean-François

Edité par CCSD ; Elsevier Masson SAS -

National audience. Introduction.– La présentation clinique de la maladie des griffes du chat peut être très polymorphe. Patients et méthodes.– Une femme de 55 ans est vue pour une uvéite intermédiaire bilatérale d’évolution non favorable, considérée initialement comme une maladie de Behcet (épisode d’aphtes, érythème noueux, HLA B51), sous corticoïdes depuis trois mois. Un traitement par mycophénolate mofétil et anti-TNF est inefficace. Une nouvelle enquête étiologique va retrouver une sérologie Bartonella henselae positive (IgG supérieur à 2048 en Ig G, IgM douteux). La PCR sur ponction de chambre antérieure est négative. L’évolution est favorable sous cyclines et arrêt des corticoïdes. Un patient de 28 ans ayant un chat domestique présente une uvéite postérieure à type de choriorétinite aïgue. La ponction lombaire révèle une méningite lymphocytaire. L’aspect de la macula « en étoile » fait pratiquer une sérologie Bartonella henselae, positive en IgG (taux supérieur à 4096, N < 256) et douteuse en IgM. La PCR Bartonella ne sera pas réalisée. L’évolution est favorable en deux mois sous cyclines associées à une faible corticothérapie. Cas clinique.– Parmi les atteintes ophtalmologiques de la maladie des griffes du chat, la localisation conjonctivale est beaucoup plus fréquente que l’uvéite qui représente moins de 2 % : le syndrome oculoglandulaire de Parinaud associe conjonctivite folliculaire, adénopathies prétragiennes et fièvre. [1] Si les uvéites antérieures et intermédiaires isolées sont exceptionnelles, elles sont souvent associées à une atteinte postérieure. La neurorétinite est l’expression la plus fréquente, associant un œdème papillaire inflammatoire et une étoile maculaire. Cet aspect est très évocateur. Discussion.– En absence de signes cliniques évidents, la sérologie est de sensibilité et spécificité variables, les IgM peuvent être détectées les trois premiers mois de l’infection, la réponse IgG dure environ une année. La PCR est en revanche très spécifique, l’ADN n’étant cependant détecté que dans les six premières semaines. La guérison spontanée sans traitement est possible, les antibiotiques étant indispensables pour les formes profondes et l’immunodéprimé. Ces observations sont intéressantes, la première par son évolution incertaine avant diagnostic, la seconde par son aspect très évocateur. Conclusion.– La place de la sérologie de bartonellose dans le bilan étiologique de l’uvéite reste à discuter. Reference [1] Donnio A, et al. J Fr Ophtalmol 2004;3:285–90.

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