Impact d'un lait enrichi en prébiotique sur le comportement social des agneaux élevés sans leur mère

Archive ouverte

Petit, Odile | Jules, Brochon | Chaillou, Elodie | Cornilleau, Fabien | Darnaudery, Muriel | Love, Scott | Meurisse, Maryse | Nowak, Raymond | Parias, Céline | Rebout, Nancy | Schontz, Dominique | Lévy, Frédéric

Edité par CCSD -

International audience. La déprivation maternelle induit de nombreux désordres physiologiques et comportementaux chez les mammifères. Chez l'agneau, l'élevage par allaitement artificiel conduit à des perturbations comportementales et cérébrales qui seraient dues à une inadaptation au lait artificiel eUou au stress précoce de déprivation maternelle. Un nombre grandissant d'études montre l'importance du microbiote intestinal lors du développement non seulement sur les plans immunitaire et métabolique, mais également sur les plans comportemental et cérébral. Notre hypothèse est qu'une nutrition précoce enrichie en prébiotique contribuerait, via une action sur le microbiote, à prévenir certains des désordres associés au stress précoce, en particulier comportementaux. Nous avons comparé les interactions sociales et les activités de 2 groupes d'agnelles élevées en allaitement artificiel jusqu'à l'âge du sevrage (à 7 semaines) et nourries avec un lait commercial dépourvu (Preb-, n=12) ou enrichi en prébiotique (Preb+, galactofructose, n=12). Après le sevrage, les agnelles ont reçu une nourriture standard d'élevage (granulés, foin et paille). La position des individus et leurs activités au sein du groupe ont été quantifiées toutes les 1 O minutes pendant 3 heures par jour. Les interactions affiliatives et agonistiques, et les vocalisations ont également été relevées. Nos résultats indiquent qu'avant le sevrage, les agnelles Preb+ présentent des indices d'association significativement plus importants et des interactions affiliatives plus fréquentes que les agnelles Preb-. Les agnelles Preb+ ont également tendance à présenter moins d'interactions agonistiques et à moins vocaliser que les agnelles Preb-. Enfin, les agnelles Preb+ passent moins de temps à consommer du lait que les agnelles Preb-. Toutefois cela n'a aucune incidence sur leur croissance. Ces différences s'estompent après le sevrage excepté pour les interactions affiliatives et les vocalisations. Ainsi, les agnelles Preb+ présentent un réseau social plus structuré que les agnelles Preb-. En conclusion, l'apport de galactofructose dans le lait diminue les troubles du comportement social induifs par l'allaitement artificiel et l'absence maternelle. Notre étude suggère que les prébiotiques pourraient compenser certains effets délétères des stress précoces. L'étude du microbiote et du développement cérébral de ces agnelles permettra de proposer les voies d'action du galactofructose qui pourrait agir sur le développement cérébral via le microbiote intestinal.

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