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Le contrôle descendant ocytocinergique. Modulation du système nociceptif et effet antinociceptif de l'ocytocine.
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Edité par CCSD -
Thèse d'Université - Université Louis Pasteur, Strasbourg I - Date de soutenance : 8 septembre 2006. Les couches superficielles de la moelle épinière constituent le premier relais d'intégration des informations nociceptives périphériques véhiculées par les fibres sensorielles de type C et Adelta. Ces afférences sensorielles réalisent des synapses excitatrices avec des interneurones de la lamina II. Après traitement, ces informations sont acheminées vers les neurones de projection qui réalisent des synapses avec des structures supramédullaires. Les neurones de la lamina II sont la cible de contrôles locaux et supramédullaires permettant la modulation de l'intégration des informations nociceptives. Parmi les contrôles supramédullaires, le contrôle hypothalamo-médullaire ocytocinergique jouerait un rôle antinociceptif. Cependant, la majeure partie des données actuelles, concernant une action antinociceptive de l'ocytocine (OT), implique une action indirecte sur les neurones médullaires. Une injection intrathécale ou intracisternale d'OT augmente les seuils d'hyperalgie mécanique et thermique, lui conférant un effet antinociceptif. Ces effets mettent en jeu l'activation d'un contrôle inhibiteur des opiacés endogènes qui agit sur les structures nerveuses impliquées dans le traitement de l'information douloureuse. Nous nous sommes intéressé aux rôles et aux effets de l'OT sur l'activité des neurones de la lamina II, siège du traitement précoce de l'information nociceptive. Nos résultats électrophysiologiques in vitro, obtenus à partir des tranches aiguës de moelle épinière, montrent qu'une fraction des neurones de la lamina II ont une baisse importante de leur excitabilité conduisant à une diminution de la capacité à générer des potentiels d'action (PA). Cet effet est mis en parallèles avec une modification importante des conductances ioniques dépendantes du potentiel. Ainsi, nous avons observé une inhibition des courants K+ IKDR et IA qui peuvent expliquer en partie cette diminution de l'excitabilité. Par ailleurs, nous suspectons que l'OT est capable d'inhiber les canaux Na+ dépendants du potentiel, jouant eux aussi un rôle dans la modulation de l'excitabilité des neurones. En plus de cet effet postsynaptique, nous avons observé les conséquences de l'OT sur les différentes entrées synaptiques des neurones de la lamina II. Nos résultats montrent qu'une sous-population de neurones glutamatergiques de la lamina II possède des récepteurs OT terminaux. Ceux-ci, suite à l'activation du récepteur OT, permettent d'augmenter le tonus GABAergique favorisant l'inhibition du réseau d'interneurones de la lamina II. A l'aide d'une approche électrophysiologique in vivo, nous avons pu mettre en évidence que la stimulation électrique du noyau paraventriculaire de l'hypothalamus (source de l'OT médullaire) induisait une inhibition du transfert de l'information nociceptive. Cet effet passe par la mise en jeu d'une activation des neurones GABAergiques de la lamina II. Dans des conditions pathologiques, nous avons pu mettre en évidence que ce contrôle ocytocinergique était activé suite à la mise en place d'une inflammation périphérique associée à une sensation de douleur. Ceci se caractérise d'une part, par une augmentation des contenus en OT médullaire et à une reprise d'hyperalgie induite par un blocage du récepteur OT médullaire suite à l'inflammation. Par ailleurs, des données électrophysiologiques, obtenues récemment au laboratoire, montrent que dans ces conditions inflammatoires, le tonus inhibiteur GABAergique était favorisé par une synthèse de neurostéroïdes médullaire (contrôle inhibiteur local). Nos données permettent de préciser que le contrôle descendant ocytocinergique est, au moins, un des acteurs de l'activation de ce contrôle local. Ce travail de thèse a permis de mettre en évidence que le contrôle descendant ocytocinergique joue un rôle important dans l'inhibition du transfert des informations nociceptives et ce à plusieurs niveaux. Ce contrôle limiterait l'hyperexcitabilité du réseau de neurones de la lamina II dans des c