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Valeurs toxicologiques de référence (VTR) par voie respiratoire pour les particules de l’air ambiant extérieur - Recommandation de VTR long terme pour les PM2,5 et extrapolation aux PM10 - Elaboration et recommandation de VTR court terme pour les PM2,5 et les PM10
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Edité par CCSD -
Citation suggérée: Anses. (2024). Valeurs toxicologiques de référence (VTR).VTR par voie respiratoire pour les particules de l’air ambiant extérieur. Élaboration et recommandation de VTR long terme pour les PM2,5 et extrapolation aux PM10.Élaboration et recommandation de VTR court terme pour les PM2,5 et les PM10» (décembre 2024) (saisine 2019-SA-0198). Maisons-Alfort : Anses, 518 p.. Une valeur toxicologique de référence, ou VTR, est un indice toxicologique qui permet de qualifierou de quantifier un risque pour la santé humaine. Elle établit le lien entre une exposition à un agenttoxique et l’occurrence d’un effet sanitaire indésirable. Les VTR sont spécifiques d’une duréed’exposition (aiguë, subchronique ou chronique) et d’une voie d’exposition (orale ou respiratoire).La construction des VTR diffère en fonction des connaissances ou des hypothèses formulées surles mécanismes d’action des agents chimiques. Actuellement, l’hypothèse par défaut est deconsidérer une relation monotone entre la dose d’exposition (ou la concentration d’exposition) etl’effet (ou la réponse). En l’état actuel des connaissances et par défaut, on considère généralementque, pour les effets non cancérogènes, la toxicité ne s’exprime qu’au-delà d’un seuil de dose (ou deconcentration) (Anses 2017a, révision à paraitre).A l'issue de l'expertise de l'Anses visant à sélectionner les polluants à prendre en compte dans lesévaluations des risques sanitaires réalisées dans le cadre des études d'impact des infrastructuresroutières, l'agence rappelait l'intérêt des études quantitatives des risques sanitaires (EQRS) dansune approche prospective pour estimer les impacts et permettre d'informer la population des risquespotentiels sur la santé (Anses 2012). Pour réaliser une telle évaluation des risques en lien avec lasource « trafic routier », la prise en compte des particules en suspension apparaît indispensable,impliquant la nécessité de disposer de valeurs de référence (telle qu’une VTR). De même, l’utilisationdes VTR s’inscrit dans le cadre de la réalisation d'études d'impact pour des installations classéespour la protection de l'environnement (ICPE).D’après une enquête par questionnaire en ligne menée en 2018 par l’Anses auprès d’un échantillonnon représentatif d’utilisateurs de VTR sur le territoire national (n=26), une majorité de répondants(61,5 %) rapportait le besoin d’une VTR pour les particules de l’air ambiant dans des contextesvariés, pour les motifs suivants :- pouvoir évaluer des particules en cohérence avec les substances chimiques,- pouvoir évaluer les risques liés à des particules de sources variées ou parfois très spécifiques(ex : incendie de déchetterie) et en fonction de la composition/granulométrie des particules,- pouvoir se référer à des valeurs plus protectrices pour la santé au regard de l’écart entre lesvaleurs existantes pour la gestion de la qualité de l’air (valeurs réglementaires) et les valeursguides de la qualité de l’air.En l’absence de VTR, la méthode la plus simple, et employée jusqu’à présent, était de comparer lesdonnées de concentration dans l’air ambiant à des valeurs réglementaires ou de référence sanitairecomme celles établies par l’OMS. Ces valeurs apportent des points de repères mais ce ne sontcependant en aucun cas des VTR. Les valeurs réglementaires ne correspondent pas à desconcentrations sans risque sanitaire au regard des études épidémiologiques montrant qu’il existedes effets sanitaires pour des concentrations atmosphériques inférieures à ces valeurs. Dans ledomaine environnemental, les conventions métrologiques actuelles concernent la mesure de lamatière particulaire en suspension dans l’air, c’est-à-dire les « PM » (particulate matter en anglais),en concentration massique pour les fractions de PM de diamètre aérodynamique médian inférieur ou égal à 10 µm (PM10) et à 2,5 µm (PM2,5). Ainsi, l'Anses s’est proposé d’étudier la faisabilitéd'élaborer des VTR pour les particules PM10 et PM2,5 en suspension dans l’air ambiant et de lesconstruire le cas échéant.L’élaboration des VTR suit une approche structurée et exigeante qui implique des évaluationscollectives par des groupes de spécialistes.