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Administrer des demandes de mort, entre amour et justice : l’éthique en actes de l’aide médicale à mourir au Québec
Article indépendant
A partir d’une enquête ethnographique sur l’assistance à mourir au Québec réalisée entre 2015 et 2019, l’auteur explore ce qui est en jeu au cours de l’administration d’une demande d’aide médicale à mourir (AMM). Par la Loi concernant les soins de fin de vie, entrée en vigueur en 2015, l’Assemblée nationale du Québec a légalisé l’AMM, une forme d’euthanasie. En s’appuyant sur des observations de processus d’administration de demandes d’AMM (rencontres entre professionnels, évaluation, administration, groupes de parole) et des entretiens menés auprès de professionnels, de proches et d’une personne demandeuse au sein d’un hôpital de la grande région de Montréal, l’auteur expose comment l’encastrement de l’AMM dans les soins s’appuie sur une éthique en actes qui permet aux personnes engagées dans ces situations de réaliser les quatre conditions de possibilité de cette pratique qu’il identifie. Pour y arriver, ces personnes naviguent entre deux régimes d’action conceptualisés par Luc Boltanski, soit un régime d’amour — qui commande le soulagement immédiat de la souffrance perçue chez une personne singulière — et un régime de justice — qui passe par l’établissement d’équivalences entre une variété de situations. L’article dégage les maximes pratiques, empruntant à ces deux régimes, qui permettent aux acteurs de parvenir à une entente située sur la possibilité d’administrer l’AMM.
http://dx.doi.org/10.7202/1083806ar
Voir la revue «Anthropologie et sociétés, 45»
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