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Introduction d’espèces exotiques : Quel avenir pour nos forêts ? Quelles perceptions du public pour les espèces exotiques ? Approches rétrospectives et contemporaines dans les sapinières méditerranéennes (Perplex)
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Edité par CCSD -
Fédération de Recherche ECCOREV. Journée Restitution de l’Appel d’Offre Interne 2020. 13 juin 2024 Aix en Provence Forum Arbois. Le projet Perplex, en réunissant des scientifiques en écologie (URFM, UEFM, RECOVER), en Sciences Humaines et Sociales (LPED), ainsi que des experts en santé des plantes (DSF), des gestionnaires forestiers (ONF, CRPF) et des gestionnaires d’archives, a permis de partager plusieurs bases de données (INRAE, CRPF, ONF) et documents d’archives (RECOVER, ONF, UEVT) qui concernaient des plantations anciennes de sapins méditerranéens. Durant les mois de confinement, plus de 350 fiches terrain issues des travaux du mémoire de Michel Colombet sur l’écologie des sapins méditerranéens en Provence et Languedoc (1984, Cemagref) ont été enregistrées sous formatinformatique. En parallèle, des photographies anciennes et récentes (Fonds ONF, UEVT) ont été sélectionnées afin de réaliser une enquête pour comprendre comment les gestionnaires forestiers considèrent les espèces exotiques et leur introduction (LPED). Le projet a aussi permis de réaliser des inventaires de terrain afin d’actualiser les observations faites dans les années 80 sur les plantations de sapins méditerranéens. Une quarantaine de peuplements ont été sélectionnés pour couvrir une gamme d’altitudes et de types de sols en région méditerranéenne. Dans ces peuplements, l’état de santé des sapins a été évalué par les observateurs CRPF et ONF du DSF (présence/absence de gélivure, de pourriture, de rougissement des aiguilles). Globalement l’état de santé des sapins méditerranéens était bon dans les peuplements prospectés. Dans un plus petit nombre de peuplements, les équipes UEFM, RECOVER et IMBE ont comparé la croissance des arbres et ont montré une bonne performance de croissance des sapins méditerranéens (toujours meilleure que le sapin pectiné les quelques fois où la comparaison était possible) accompagnée d’une bonne capacité à se reproduire et à régénérer naturellement. La totalité des arbres observés ou mesurés dans le projet ont fait l’objet d’une analyse génétique (URFM) afin de vérifier l’identité des espèces de sapin. Avec surprise, nous avons mis en évidence un fort taux d’erreur (autour de 50 %) avec des arbres qui pouvaient appartenir à des espèces de sapins différentes de celle notée dans l’archive ou bien appartenir à des hybrides interspécifiques. Ces résultats questionnent sur l’origine des graines utilisés dans les plantations anciennes et posent la question de l’impact de l’hybridation interspécifique sur l’adaptation des forêts. Une enquête par entretiens auprès de forestiers méditerranéens avec pour appui des supports photographiques, révèle que la catégorie de classement "exotique" (ou ses équivalents utilisés en entretien) apparaît peu stabilisée et induit peu de performativité pour les enquêtés. Pour beaucoup, une essence apparaît comme locale ou au moins "à sa place" lorsqu'elle est en capacité de pousser dans le milieu dans lequel elle est, qu'elle y ait été introduite volontairement ou qu'elle s'y soit développée spontanément. Les perspectives du changement climatique viennent réinterroger certains classements antérieurs. Les rapports aux futurs forestiers peuvent se comprendre à lacroisée de deux dimensions : les rapports aux projections des dynamiques des différentes essences (de la possible anticipation à l'incertitude extrême) et les conceptions de la place et du rôle de la sylviculture dans la genèse des milieux forestiers. Si l'introduction d'espèces non déjà présentes dans les peuplements peut être envisagée comme un outil, les clivages autour de la forme prise par cette introduction prennent sens au sein d'un débat plus général sur les modes de gestion forestière.
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