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Compréhension de la dispersion hydrologique des pesticides anciens et actuels dans les bassins versants Antillais : Apport des chroniques de l’observatoire OPALE
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Edité par CCSD -
International audience. En contexte tropical, les conditions environnementales favorisent la prolifération d'insectes, d'adventices et de pathogènes et conduisent à un usage important de produits phytosanitaires pour lutter contre la pression parasitaire dans les systèmes de productions agricoles intensifs. Ainsi, en milieu Antillais, on observe des problèmes récurrents de pollutions des eaux liés à des pesticides actuels ou anciens, dont la chlordecone appliquée en bananeraies entre 1972 et 1993. Le diagnostic des voies de contaminations des eaux à partir des zones d’épandage est essentiel pour identifier des mesures d’atténuation des pollutions observées. Or, dans les DOM françaises, peu ou pas d‘observations long terme étaient disponibles jusqu’à présent pour analyser les dynamiques de contamination des eaux. L’observatoire OPALE, mis en place en 2016 par INRAE, BRGM, CIRAD et IRD pallie à présent ce manque. En Guadeloupe cet observatoire repose sur deux rivières, le bassin versant de la rivière Pèrou, et celui de la rivière des Pères. Ainsi, à partir des 4 premières années de chroniques, nous présentons les principales caractéristiques des dynamiques de contaminations observées en lien avec les usages des pesticides et proposons une interprétation des voies de transfert majeurs selon les molécules. La chlordecone, fortement persistante dans les sols, est toujours la principale source de dégradation de la qualité des eaux bien que n’étant plus épandue depuis 1993. Son transfert s’effectue majoritairement par percolation vers les nappes souterraines qui alimentent ensuite le débit de base des rivières. Il s’agit d’une contamination chronique des eaux de rivière. Des fluctuations importantes de concentrations à court terme ont également pu être observées. Elles peuvent-être attribuées en partie à l’arrivée dans la rivière par ruissellement de chlordecone liée aux particules de sol érodées lors d’évènements de pluies intenses. Les options d'atténuation pour ces composés anciens semblent limitées. Il serait possible d’atténuer les pics de concentration en réduisant par une gestion des sols adaptée l’érosion des parcelles contaminées amont, cela ne réduirait toutefois que marginalement les charges cumulées de chlordecone transportées par les rivières. Parmi les pesticides actuellement utilisés, ce sont les herbicides appliqués en cultures de bananes et de canne à sucre ainsi que les fongicides appliqués en traitement post-récolte des bananes qui montrent des niveaux de contamination des eaux significatifs. L’étude a montré que les molécules actuelles les plus contaminantes pouvaient être identifiées en fonction de leurs propriétés de dégradation et d’adsorption sur les sols. Contrairement à la chlordecone, les voies majeures de contamination des eaux par les molécules actuelles sont superficielles via le ruissellement et le drainage des sols par le réseau hydrographique. Cela suggère que la mise en œuvre de zones tampons végétalisées à l’exutoire de parcelles ou dans les fossés agricoles permettrait une atténuation de la contamination de rivières par ces molécules. Enfin, les observations montrent également qu’un arrêt d’usage de ces pesticides conduit en quelques mois à une diminution très significative de leur présence dans les eaux de surface.
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