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Télé-expertises à partir de photographies prises avec un smartphone par des médecins généralistes en cas de suspicion de mélanome : évaluation de la concordance de prise en charge entre dermatologues
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Edité par CCSD -
International audience. IntroductionL’incidence du mélanome augmente dans le monde entier. L’efficacité du traitement est associée aux délais diagnostiques et thérapeutiques. Dans ce contexte, la télédermatologie est une technologie prometteuse car elle pourrait accélérer le processus de soins. Cependant, plusieurs études indiquent que l’efficacité et la fiabilité de cette pratique, en cas de lésions cutanées pigmentées suspectes, ne sont pas prouvées et appellent à des travaux complémentaires. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la concordance entre les télédermatologues sur le délai de consultation proposé face à des photographies de lésions cutanées pigmentées suspectes prises avec un smartphone par un médecin généraliste.Matériel et méthodesNous avons réalisé une analyse de concordance de prise en charge entre différents télédermatologues ayant une expérience en télédermatologie. Les télédermatologues ont déterminé en ligne le délai de consultation à proposer à 110 patients présentant des lésions cutanées pigmentées suspectes, à partir de 241 photographies prises par des médecins généralistes en conditions réelles. Ils devaient décider parmi 4 possibilités de prise en charge : (1) à convoquer en urgence ; (2) à convoquer sans urgence ; (3) à ne pas convoquer ; (4) impossible à évaluer : demande d’informations ou de photographies complémentaires au médecin généraliste. Une discordance « majeure » était définie comme le fait qu’un télé-dermatologue réponde que le patient devait être convoqué à une consultation en urgence, alors qu’un autre télé-dermatologue répondait qu’il n’était pas nécessaire de recevoir le patient en consultation.RésultatsL’étude a révélé une faible concordance entre les dermatologues lorsqu’ils évaluent des photographies prises par un médecin généraliste à l’aide d’un smartphone. La concordance inter-dermatologues était faible, quelle que soit la modalité d’analyse. La concordance interdermatologue de gestion 2 à 2 a trouvé un kappa de Cohen faible, entre 0,11 et 0,43. La concordance globale était faible (kappa de Fleiss à 0,24). Nous avons observé une discordance majeure sur le parcours de soins dans 42 cas cliniques, soit 38 % des patients.DiscussionCette étude va dans le sens des études récentes demandant de suspendre le développement de la télé-expertise pour la prise en charge des lésions suspectes de mélanome jusqu’à ce que des études complémentaires aient été réalisées.
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