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Méta-analyses protéogénomiques d’un effet Bystander radio-induit aux faibles doses
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Edité par CCSD -
International audience. L'effet bystander radio-induit est un phénomène par lequel des dommages se développent dans des cellules non irradiées à proximité des cellules irradiées. Ces effets surviennent dès l’exposition aux rayonnements de faibles doses (gamme du mGy), expliquant au moins en partie certaines hypersensibilités à l’irradiation. Deux voies de communication intercellulaires ont été caractérisées : la première voie passe par les jonctions protéiques de cellule à cellule (gap junctions) et la deuxième est initiée à la suite de la libération de facteurs protéiques sécrétés, identifiés par les cellules voisines comme des signaux de stress. Cependant, les mécanismes de l'effet bystander ne sont pas encore bien connus et maîtrisés.Afin d’obtenir des connaissances plus détaillées de ces mécanismes de communication inter-cellulaire, nous proposons une stratégie expérimentale innovante permettant de différencier les protéomes de cellules irradiées mélangées avec des cellules bystander par protéogénomique, s’appuyant sur la combinaison de données exhaustives de génomique, transcriptomique et protéomique3–5. L’approche protéogénomique permet d’identifier l’ensemble des protéoformes induites par les mécanismes de mutations et d’épissage alternatif, notamment présentes dans des lignées immortalisées ou ayant subies des irradiations. Le projet comporte trois phases : une phase de faisabilité de la distinction de deux protéomes par protéogénomique, une deuxième phase de choix de lignées cellulaires pour maximiser l’effet bystander et leur distinction protéogénomique, et enfin une troisième phase consacrée à l’analyse la plus détaillée possible des acteurs cellulaires de la réponse lors de l’effet bystander. Des tests cellulaires ont permis de mettre en évidence des échanges de type bystander entre des cellules de chondrosarcome irradiées à quelques cGy et des chondrocytes immortalisées. Des résultats préliminaires de l’analyse protéogénomique permettent déjà d’appréhender les réponses bystander lorsque ces cellules sont en mélange. Ces résultats permettront de mettre en évidence de nouvelles protéines clés de l’effet bystander afin de les utiliser comme des marqueurs protéiques, qui pourraient ensuite être utiles pour le diagnostic d’hypersensibilité aux rayonnements. Dans un contexte d’hadronthérapie d’un chondrosarcome, un traitement par des ions accélérés d’une tumeur du cartilage, de tels marqueurs seront appréciables pour adapter la dose et la zone à irradier chez le patient.