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Les femelles et les mâles forment-ils des groupes distincts chez le chevreuil vivant en plaine ?
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Edité par CCSD -
National audience. Le chevreuil (Capreolus capreolus) est une espèce de milieu forestier qui a colonisé les plaines agricoles depuis une quarantaine d’années. Alors qu’il forme des petits groupes en milieu forestier, la colonisation des milieux ouverts s’est accompagnée d’emblée de la formation de grands groupes en automne-hiver, période pendant laquelle les individus sont particulièrement sociables. Cette augmentation de la taille moyenne des groupes avec l’ouverture du milieu a été très largement étudiée, alors que la composition des groupes en termes de femelles, mâles et jeunes n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie. Chez de nombreuses espèces de ruminants sauvages, mâles et femelles adultes ont tendance à former des groupes distincts, et c’est notamment le cas de la plupart des espèces apparentées au chevreuil appartenant à la sous-famille des Odocoïléïnés. Cependant, l’étude conduite sur une population de chevreuils en milieu agricole révèle que les groupes mixtes (c’est à dire constitués d’adultes des deux sexes) sont très largement majoritaires par rapport aux groupes unisexes. Une analyse plus fine de la composition des groupes montre que la proportion de mâles parmi les adultes augmente avec la taille du groupe, et que les femelles accompagnées de jeunes sont essentiellement retrouvées dans les groupes de petite taille. Dans un premier temps, nous proposons un scénario basé sur la faible sociabilité des femelles suitées et la forte sociabilité des mâles pour expliquer la non-ségrégation des sexes chez le chevreuil vivant en plaine. Puis, nous étendons notre hypothèse de sociabilité différentielle entre les femelles et les mâles pour expliquer la ségrégation des sexes rapportée chez la plupart des Odocoiléïnés.