Arboriculture biologique : 11 années d'expérimentation en vergers de pêchers et pommiers

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Simon, Sylvaine, S.

Edité par CCSD -

Diffusion du document : INRA, Centre d'Avignon, Unité de Recherches Intégrées, 26320 Saint-Marcel-lès-Valence. National audience. Probablement en rapport avec une fertilisation modérée et avec une conduite de la protection permettant des régulations naturelles, certains ravageurs ne se sont pas développés : acariens phytophages, pucerons du pêcher,... Aucune émergence de ravageurs secondaires n’a été notée tout au long des 11 ans d’étude dans les deux productions. D’autres ravageurs ou maladies ont été contrôlés grâce à l’utilisation de méthodes biotechnique ou microbiologique : confusion sexuelle (tordeuse orientale), virus de la granulose (carpocapse),… En revanche, la maîtrise de certains ravageurs ou maladies a nécessité l’utilisation d’importantes quantités de matières actives présentant des effets non intentionnels, et/ou a été insuffisante. Par exemple, la cloque du pêcher, maladie due à Taphrina deformans et dont le contrôle repose sur l’utilisation préventive de fongicides à base de cuivre, peut constituer un problème-clé pour la production en raison de la longueur de la période de sensibilité du végétal (6 à 7 semaines), et des limites (règlementaires, environnementales) pour l’utilisation du cuivre. Les maladies de conservation de la pêche ont également été difficiles à gérer avec uniquement des méthodes prophylactiques. Dans le verger de pommiers, le principal ravageur a été le puceron cendré Dysaphis plantaginea, dont le contrôle s’est révélé délicat, et qui a pu occasionner des dégâts importants sur les arbres et les fruits. Le contrôle non satisfaisant de ce puceron a probablement amplifié l’alternance de production installée dans le verger de pommiers à partir de l’année 2001. L’impact du mode de production sur l’entomofaune du verger a été plus particulièrement étudié de 2001 à 2003. Le verger de pommiers AB se caractérise : (i) par une biomasse d’arthropodes plus importante et (ii) par une structure du cortège d’auxiliaires basée sur des prédateurs polyphages (forficules) ou aphidiphages (coccinelles, Diptères prédateurs dont syrphes), et une faible abondance relative des Hyménoptères parasitoïdes. La richesse entomologique permise par le mode de production AB est élevée dans le couvert herbacé de l’inter-rang du verger, sans toutefois d’effet marqué pour le pommier dont la communauté est centrée sur les pucerons (puceron cendré principalement). L’apport de matière organique et le travail du sol sur le rang sont susceptibles de contribuer à ces résultats. L’utilisation répétée du soufre en protection peut s’accompagner d’effets secondaires vis-à-vis de certains groupes d’arthropodes auxiliaires. Il est important de concevoir le verger AB afin de limiter le plus possible le recours à des intrants phytosanitaires ; selon les régions, le choix de variétés peu sensibles, des distances de plantation larges, l’aménagement de l’environnement du verger et la mise en œuvre de prophylaxie,… sont des critères importants pour produire durablement des fruits en AB.

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