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Des marqueurs moléculaires pour fiabiliser l'identification au sein d'une famille d'acariens prédateurs : les Phytoseiidae
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Edité par CCSD -
Dans un contexte de préservation de l’environnement, la lutte biologique prend une place de plus en plus importante ces dernières années en agriculture. Cette stratégie de protection des cultures présente des avantages majeurs : l’agent utilisé, un parasitoïde, un prédateur, un agent pathogène ou un compétiteur du ravageur dont on souhaite limiter les effectifs est généralement sélectif et n’a pas d’effets négatifs vis-à-vis de l’environnement. Ce type de protection, idéal sur un plan théorique, est en pratique souvent complété par une lutte chimique raisonnée et donc adéquate en fonction des exigences propres à l’homme dans son cadre actuel, notamment socio-économique et politique. Les acariens prédateurs de la famille des Phytoseiidae tiennent une grande place dans les programmes de protection des cultures, notamment dans la lutte contre les deux principaux groupes d’acariens ravageurs des plantes pérennes : Les Tetranychidae et les Eriophyidae. Les travaux concernant cette famille de prédateurs se sont considérablement développés au cours de ces 60 dernières années, notamment la description de nouveaux taxons. Les caractères communément utilisés pour la description des espèces et des genres de cette famille sont essentiellement basés sur la morphologie.Les objectifs de cette étude sont multiples: premièrement, de déterminer comment les outils moléculaires peuvent être utiles pour le diagnostic spécifique chez les Phytoseiidae et deuxièmement, de donner un poids aux caractères morphologiques généralement utilisés pour discriminer les espèces. Ce travail est développé dans le contexte du Barcode récemment développé par Hébert et ses collaborateurs. Il s’agit d’utiliser un fragment d’un gène de l’ADN mitochondrial (le cytochrome oxydase I) pour identifier l’ensemble des espèces du vivant. Ce concept montre que l’on obtient un faible pourcentage de divergence au niveau intraspécifique et un pourcentage élevé lorsque l’on passe à niveau taxonomique supérieur (genre, famille).Dans cette étude, 2 fragments d’ADN mitochondriaux, le COI et le 12S, ont été séquencés chez trois espèces de Phytoseiidae (Neoseiulus californicus, Kampimodromus aberrans et Euseius stipulatus) et des espèces qui leur sont proches. L’objectif est d’évaluer les distances génétiques intra- et interspécifiques pour séparer les espèces sympatriques et morphologiquement proches. Les résultats de cette étude sont préliminaires et montre d’une part les difficultés que nous avons eu pour amplifier un fragment du COI et d’autre part, que le 12S semble être un bon marqueur pour le diagnostic au sein de cette famille.