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Pourquoi le deuil ? une perspective évolutionniste
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La mort est un sujet qui fascine toutes les sociétés humaines, probablement depuis toujours. Elle offre mille visages, de la cellule à l’être humain. Elle est philogénétiquement nécessaire aux adaptations des espèces à leur environnement. Elle peut être accidentelle, régulée, voire programmée dans les communautés pluricellulaires. Elle peut signifier une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux ; ou désigner l’arrêt ou la suspension des fonctions vitales ; ou encore un état irréversible, une incapacité permanente, la disparition définitive de l’activité. Mais elle peut aussi être perçue comme une continuité, n’être qu’un passage d’une vie à l’autre, ou représenter la séparation du corps et de l’âme. En tant qu’idée universelle et image primordiale dans l’histoire de l’humanité, elle doit correspondre à un archétype important. En tant qu’événement final, irréfutable et insurmontable, elle provoque en règle générale une crise ou un changement radical dans la vie d’un individu. Pourquoi ? Quel serait le sens de cette réaction ? Quel sens peut-on donner aux sentiments de tristesse éprouvée à la suite de la mort d’un proche ? Quel est le sens de cette souffrance, souvent associée à la mort physique de quelqu’un, mais aussi à la mort d’une relation, d’une image parfaite — celle des parents, par exemple ? La présente réflexion aborde quelques-unes de ces questions à la lumière de l’évolution et de la psychologie évolutionniste.
https://shs.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2024-1-page-213
Voir la revue «Études sur la mort, 161»
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