Enjeux éthiques relatifs aux situations de vulnérabilité liées aux avancées médicales et aux limites du système de soins

Etude et rapport

Université proposé :

Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé, CCNE

Edité par Paris : CCNE, Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé - 2025

Si les avancées scientifiques et technologiques en médecine permettent d’améliorer l’espérance de vie et la prise en charge de nombreuses pathologies, elles induisent également des effets paradoxaux. Elles peuvent complexifier certains parcours de soins et exposer certaines populations à des formes accrues de vulnérabilité. Cet avis met en lumière ces situations et propose une réflexion sur la responsabilité de la médecine face à ces évolutions et sur le rôle de la société face à ces situations. Le Comité souligne que les avancées de la médecine, qui, certes, permettent de vivre plus longtemps avec des pathologies chroniques ou des séquelles liées aux maladies ou aux traitements, modifient profondément l’existence des personnes, leur vie personnelle, socioprofessionnelle, leur indépendance et parfois leur l’autonomie. À ces constats, il faut ajouter une autre réalité liée aux évolutions du système de soins et médico-social, qui peuvent engendrer des parcours de soins fragmentés, des inégalités d’accès et ainsi des formes de « sur-vulnérabilisation », en particulier pour certaines populations. Face à ces constats, le CCNE rappelle que l’éthique du progrès médical ne peut se limiter à une logique d’innovation technologique et de prolongation de la vie, mais doit également intégrer une réflexion sur la qualité de vie, l’autonomie décisionnelle des patients et le respect de leur dignité. En ce sens, la médecine doit assumer une véritable responsabilité sociale et dépasser la simple application de savoirs et de protocoles. Afin de répondre aux défis posés par ces nouvelles formes de vulnérabilité, le CCNE formule plusieurs recommandations. Le CCNE appelle ainsi les décideurs publics, les professionnels de santé et l’ensemble des parties prenantes à dépasser une vision exclusivement biomédicale du soin pour s’engager dans une approche plus humaine et intégrative, fondée sur une véritable alliance thérapeutique entre soignants et patients. Cette évolution, loin d’être une contrainte, constitue une véritable avancée pour la médecine, qui en redonnant du sens à l’acte de soigner, bénéficie autant aux patients qu’aux soignants eux-mêmes. [Résumé Auteur]

Consulter en ligne