Deux ans après l’autorisation de prescription du Midazolam en ville : quelle évolution des pratiques de prescription des médecins généralistes de deux départements français ?

Article indépendant

BERENGER, Servane | GUINEBERTEAU, Clément | BOUHNIK, Anne-Déborah | PROUX, Aurélien

Introduction Dans le but de favoriser le maintien à domicile des patients en soins palliatifs (SP), la prescription de Midazolam a été autorisée aux médecins généralistes (MGs) en ville pour la sédation en fin de vie depuis décembre 2021 en France. L’objectif principal était d’évaluer l’impact de l’autorisation de prescription du Midazolam en ville sur son utilisation par les MGs de deux départements français. Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude observationnelle transversale par questionnaire. L’échantillon a été obtenu en récupérant les adresses mails de 362 MGs des Bouches-du-Rhône connus du réseau de soins palliatifs Resp13 et en Maine-et-Loire via un listing élaboré par tirage au sort parmi 527 MGs. Le questionnaire a été transmis par mail le 15/01/2024, suivi de 2 relances jusqu’au 20/02/2024. Résultats Quatre-vingt-deux pour cent des MGs étaient favorables à l’autorisation de prescription du Midazolam en ville dans le cadre d’une prise en charge palliative et 55 % déclaraient être plus enclins à l’utiliser depuis cette loi. La plupart des MGs étaient prêts à le prescrire à domicile dans le cadre de l’anxiolyse, de la sédation proportionnée et en moindre mesure pour une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCMD). La loi avait significativement influencé la prescription (p=0,017) des MGs qui utilisaient déjà le Midazolam et plus les MGs avaient pris en charge de patients au cours de l’année 2023, plus ils étaient enclins à modifier leurs prescriptions. Le principal frein à l’utilisation du Midazolam en ville était le manque d’outil d’aide à la prescription. L’outil à privilégier serait un protocole accessible via une application. Conclusion Cinquante-cinq pour cent des médecins généralistes déclaraient être plus enclins à utiliser le Midazolam en soins palliatifs à domicile depuis son autorisation de prescription en ville. Cette autorisation de prescription du Midazolam en ville semblerait nécessaire pour inciter les MGs à prescrire une sédation à domicile mais aurait été donnée sans « mode d’emploi ». Cette étude souligne l’importance du soutien des structures d’appui et soulève un manque d’outil d’aide à la prescription. La première demande des MGs serait un protocole d’aide à la prescription et au suivi d’une sédation.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1636652224001235

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