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Prévention et lutte contre les maladies infectieuses à caractère épidémique
Archive ouverte
Edité par CCSD -
International audience. Les maladies infectieuses s’expriment parfois sous forme de poussées soudaines et brutales appelées épidémies. En fonction de leur évolution, ces maladies infectieuses peuvent être classées en deux (2) catégories: chroniques (VIH-SIDA, Hépatite C,…) et aiguës. Parmi les maladies infectieuses aiguës, certaines ne se manifestent qu'au travers de cas isolés alors que d’autres peuvent donner lieu à des épidémies voire pandémies, à savoir les Fièvres Hémorragiques Virales (FHV), les infections dues aux arbovirus (Dengue, Chikungunya, Zika), les infections respiratoires (infections à Coronavirus et à virus Influenza) et la poliomyélite. Comme les autres pays d’Afrique Centrale, la République du Congo, a été particulièrement touché par plusieurs épidémies mortelles au cours desdix dernières années: épidémies à FHV Ebola entre 2001 et 2005, épidémie de Chikungunya à Brazzaville en 2011 et même une épidémie de poliomyélite à Pointe Noire en 2010. Contrairement aux infections chroniques et aux cas isolés, les agents pathogènes s’exprimant sous forme épidémique sont caractérisés par une contagiosité très élevée expliquant les transmissions interhumaines rapides. Ainsi, la lutte contre ces maladies repose non seulement sur la prise en charge médicale du patient lui-même mais doit englober en plus toutes les actions spécifiques à mettre en œuvre sur l’ensemble de la communauté afin d’enrayer la chaine de transmission du virus. Par ailleurs, les mesures dépendront du mode de transmission de l’agent pathogène impliqué dans l’épidémie (voie respiratoire, oro-fécale, vectorielle par les arthropodes vecteurs ou par contact). Cette communication décrit la chaine des événements composant la riposte à une épidémique, depuis l’alerte des cas suspects jusqu’au contrôle de la flambée épidémique. . L’alerte, c’est-à-dire la notification des premiers cas suspects au Ministère de la Santé, est généralement donnée par les agents de santé officiant dans les dispensaires présents dans les villages. A la demande des autorités sanitaires, en relation avec l’OMS, les échantillons sont ensuite expédiés au laboratoire de référence, national ou régional, pour le diagnostic des cas. Après transmission des résultats de laboratoire, les autorités procèdent à la déclaration officielle de l’épidémie qui va alors déclencher le déploiement de de la riposte internationale. Sur le lieu de l’épidémie, la riposte s’appuie sur les actions suivantes : prise en charge des patients (traitements symptomatiques ou spécifiques) ; enquêtes épidémiologiques (recherche du cas index, surveillance des cas suspects et des contacts) ; arrêt de la transmission interhumaine par la mise en quarantaine des patients; mesures hygiéniques (désinfection des habitations et/ou du matériel ou environnement contaminés, inhumation sûre et digne, dans le cas d’Ebola) ; mesures de lutte antivectorielle dans le cas des infections arbovirales et d’assainissement de l’environnement dans le cas d’une transmission oro-fécale (cas de la poliomyélite) ; et information et communication auprès des populations sur les risques et les modes de transmission. Au vu de ce qui précède, il apparait que la maitrise rapide d’une flambée épidémie repose fondamentalement sur un système d’alerte fonctionnel et efficace déployé sur l’ensemble du territoire national capable de détecter précocement tout événement clinique suspect, et également sur une plateforme laboratoire nationale ou sous régionale capable de poser un diagnostic rapide de l’agent pathogène impliqué.