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Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), "Floquet-Massena"
Archive ouverte
Edité par CCSD -
La réalisation d'un complexe immobilier à Rueil-Malmaison dans le quartier délimité par les rues Masséna, Girouix, Charles Floquet et Dr Esslin a nécessité une intervention archéologique sous forme d'un diagnostic, suivie d'une fouille de sauvetage d'avril à juin 1994. Les parcelles concernées sont situées en limite (externe) sud-ouest de l'enceinte du bourg construite vers 1595 et dans le parc de l'ancien château du Val-de-Rueil. Celui-ci fut constitué à l'origine de trois fiefs, dont le plus ancien, "La Pallée", est attesté par un aveu de Pierre Argenteuil à l'abbé de Saint-Denis, daté de 1310. En dehors de deux tranchées de récupérations de murs pouvant se rattacher à cette période (d'après le matériel céramique), la fouille a surtout mis en évidence des éléments relatifs à la transformation de ce domaine en jardins aux XVIe et XVIIe siècle. En effet, en 1633, le Cardinal de Richelieu devient propriétaire du château et fait aménager le parc. Il charge Lemercier de faire réaliser rondeau, cascades, rigoles, grottes, orangerie... Pour alimenter les différents bassins, l'eau provient de l'étang de Saint-Cucufa (situé au-dessus du domaine) et est distribuée à travers des conduites en terre cuite ou des drains en pierre calcaire et meulière (des pierrées). En 1721, le domaine est détruit et tous les matériaux récupérés (même le plomb des tuyauteries du parc). Suivront des reconstructions et des réaménagements divers.Le décapage a été effectuée sur 2000 m2 environ. Il porte sur deux ensembles de parcelles. Le premier secteur a permis de mettre en évidence tout un réseau de fossés de drainage et de circulation d'eau. Dans le second ont été retrouvés les fondations d'un bassin et les murs support d'une colonnade.Le bassin se compose d'une plate-forme circulaire de 6 m de diamètre, en mortier hydraulique rose. Le fond est recouvert d'un pavage de grès scellé dans ce mortier.Un parement en pierre calcaire est conservé par endroit. La deuxième plate-forme (en pierre de taille), située en contrebas, devait supporter l'ensemble d'une grotte de rocaille d'ordre toscan visible sur une gravure d'Israël Silvestre. En dehors de quelques fragments d'époque protohistorique, la céramique rentre dans une fourchette chronologique couvrant les périodes médiévale et moderne (du VIIIe au XVIIIe s.).Cependant, la faible quantité et l'aspect très fragmentaire de cette dernière n'ont pas donné la possibilité d'entreprendre une étude approfondie.